Le relais de poste du Pin Bouchain

 

Napoleon

 

Les livres de poste mentionnent la Fontaine jusqu’en 1791 et en 1792 ils indiquent le Pin Bouchain. Ce transfert semble avoir été entrepris par la famille Buffeton tenant la poste à la Fontaine. 

 

En 1784, Claude Vial et son épouse Marie Buffeton habitent le village de la Macollière et le curé de Joux note dans ses registres que ‘le logis de la cime de la montagne de Tarare a été construit par un Buffeton’.

 

Le 21 janvier 1792, naissance de Jeanne-Pierrette-Sophie Viallier fille de Claude Viallier et de Marie Buffeton. Elle passera toute sa vie dans les relais et va être marquée de rencontres avec des célébrités. 

 

En 1797, gamine (elle a 5 ans), elle voit passer Bonaparte 1erentouré des généraux, Berthier, Murat, Lannes, Marnont, tous futurs maréchaux qui reviennent de la campagne d’Égypte. Quelques années plus tard, Bonaparte 1er prend un rafraichissement en compagnie de Joséphine au retour d’un voyage à Lyon.

 

Dans un autre déplacement, Napoléon déjeune au relais. Devant le montant exagéré de l’adition, (il vient de manger une omelette), il questionne la Sophie : « Les œufs sont donc si rares ici ? » La fille lui répond avec aplomb « Non pas les œufs sire, mais les empereurs oui ».

 

Un autre épisode va se produire qui restera gravé dans la mémoire de Napoléon, se rendant à Lyon sa berline aborde le col en plein brouillard, la neige est tombée épaisse, le vent est glacial. Il n’est pas question d’entreprendre la périlleuse descente sur Tarare, beaucoup trop dangereuse. L’empereur insiste, Sophie qui connait les moindres détails de l’impossible chemin accepte cet aventureux périple. Arrivée à bon port, Napoléon avoua à son entourage « Elle a failli me tuer cette folle » !

 

Pourtant quelques semaines plus tard, une malle-poste dépose au Pin Bouchain un paquet contenant un service à café en argent gravé au nom de Sophie Viallier.

Notre Sophie, dont le curé du village disait « C’est une sacrée bonne femme, elle vaut bien deux hommes et pas n’importe lesquels ! » régente avec autorité et compétence ce relais où s’affairent valets, postillons et servantes.

A-t-elle approché l’empereur le 23 avril 1814 quand celui-ci part en exile à l’Ile d’Elbe ? On ne le saura jamais !

Au décès de son père, Sophie reçoit le 13 septembre 1824, le Brevet de Maître de Poste.

Sophie Viallier restera connue dans toute la région sous le nom de ‘La Sophie du Pin Bouchain’

Mariée sur le tard en 1831 à Claude Noyel, elle décède à son domicile en 1858 toujours maîtresse de poste.

 

Son neveu et héritier, Jean Rozier (maire de Machézal de 1871 à 1874) lui succéda jusqu'à la suppression des relais en 1873.

En 1870, le relis du Pin Bouchain figurait encore parmi les 14 restants dans le département de la Loire, il y en avait 24 en 1835.

 

Aujourd’hui le relais de poste du Pin Bouchin se trouve dans un petit groupe de maisons (propriétés privées clôturée) ou un buste de Napoléon y signale son passage sur l’ancienne route qui vient à Machézal. 

 

Sources :

Gabriel Fouilland et al - "La traversée des Monts de Tarare" - Editions des Chemins du Passé

TESTENOIRE dans ‘Sur Notre Route’ (future RN7) le 13 Mars 2006 - Le Chevaucheur Royal

Date de dernière mise à jour : 06/03/2018